Encore toute requinquée de son année sabbatique assez sympathique dans l'ensemble, Lucette se lance de nouveau dans cette étrange danse appelée : le mouvement intra (comprendre : demander un poste (fixe de préférence) dans l'académie dans laquelle on se trouve déjà, soit parce qu'on n'en a pas, soit parce qu'on veut en changer )

Obtenir un poste fixe, elle avait déjà fait une croix dessus après avoir pris connaissance du nombre de postes vacants et du nombre de nouveaux entrant dans son académie. En effet, quand il n'y a que trois postes et quinze entrants, il n'y a déjà pas beaucoup de chance d'en décrocher un mais si vous rajoutez à cette équation les douze entrants de l'année précédente qui n'ont pas eu de poste non plus, les nouveaux stagiaires qui eux aussi doivent avoir une place et les remplaçants qui en ont assez de errer sur les routes de l'académie, la probabilité de décrocher un poste fixe avoisine celle d'être le gagnant du premier rang à la loterie nationale ! (oui j'exagère mais pas beaucoup)

Son seul et unique objectif, en toute honnêteté, était donc de pouvoir être remplaçante dans une zone pas trop grande, où dans l'idéal elle habiterait et d'avoir un établissement de rattachement pas trop éloigné non plus.

Finalement, ne pas en demander de trop, elle en demande beaucoup la Lucette.

Concernant la taille de la zone, elle fut agréablement surprise de découvrir qu'elle décrochait la queue du Mickey : LA plus petit zone de son académie ! Cerise sur le gâteau, elle vivait dans cette zone !

C'est donc pleine d'espoir qu'elle attendit l'information capitale : son établissement de rattachement !

Bon, on ne va pas vous le cacher mais elle n'a pas sautillé de joie très longtemps Lucette car très vite elle a appris que son R.A.D (= établissement de rattachement) était à 45 minutes de route de chez elle (oui, ici on c'est un peu comme dans la brousse, on ne compte pas en kilomètres mais en temps de route)

Bon, pas de panique, de toute façon, normalement, on n'y passe pas beaucoup de temps dans son R.A.D vu que normalement on passe sa vie à remplacer les collègues.

Elle a donc fait sa rentrée dans un petit collège perdu dans une campagne française comme il en existe tant d'autres. Elle a fait connaissance avec ses nouveaux collègues. Mais elle s'est très vite rendu compte que l'intégration serait difficile. Non que ses collègues soient désagréables (quoi que, pour certains c'était le cas) mais quand on est remplaçant, on peut partir du joour au lendemain. Impossible donc de s'investir dans des projets...

Elle est ensuite allée voir son nouveau chef afn de prendre connaissance de son emploi du temps, fait tout exprès pour elle ! Selon les termes même de son chef d'établissement : "vous comprenez madame, vous devez dix-huit heures devant les élèves à l'éducation nationale, nous allons vous rentabiliser !"

Et c'est ainsi, qu'elle se retrouve avec dans son emploi du temps des choses à faire, portant de drôles de noms : AID.ACCOM.TRAV.PERSO, TRAITMT.DIFFIC.SCO, IDD et ETUDE DU SOIR !

Alors, les IDD (Itinéraires de découverte) et l'étude du soir, elle voit bien ce que c'est Lucette mais les deux autres trucs là, elle ne voit pas du tout !

Elle demande donc des explicatins à son chef qui lui répond que l' AID.ACCOM.TRAV.PERSO, c'est de l'aide aux devoirs, Il faudra donc que Lucette aide les élèves en difficulté à faire leur boulot, et qu'il faut voir ça avec le conseiller principal d'éducation (CPE). 

Pour le TRAITMT.DIFFIC.SCO : c'est une façon d'aider les élèves en grande difficulté ! Ces élèves, après une période d'observation, verront certains cours optionnels supprimés et remplacés par une heure en ma charmante compagnie afin que je leur fasse reprendre les bases. Et il lui donne le nom du professeur référent de ce dispositif !

Lucette prend consciencieusement note de tous ces précieux renseignement et commence son pélerinage dans le collège pour rencontrer toutes les personnes importantes pour son séjour dans cet établissement.

Première étape le CPE, qui se retrouve bien embarrassé de la voir arriver dans son bureau ! Il ne sait pas trop ce qu'elle lui veut et se contente de la rediriger vers les assistants d'éducation (autrefois on appelait ça des pions mais il parait que ça le fait moyen comme appellation donc ça a changé)

Deuxième étape donc : rencontrer les AE. Ils comprennent bien la situation de Lucette, ils sont très sympathiques mais ils ne voient pas vraiment en quoi ils peuvent lui être utiles. Ils la redirigent donc vers l'assistante pédagogique (AP : personne qui fait le même boulot que Lucette quand elle n'a pas de remplacement à faire mais à plein temps !)

Et voilà Lucette repartie à la recherche d'une personne inconnue, dans un établissement inconnu (et qui commence à lui paraître quelque peu inhospitalier ! )

Elle finit par trouver l'AP dans la salle des professeurs en train de boire un thé. Elle en profite pour se faire un (mauvais) café et elle commence à discuter avec la gentille dame.

Cette dernière lui explique que ça fait plus d'un an qu'elle est là, qu'elle a dû se battre pour s'imposer et que si Lucette veut une petite place, elle devra faire de même !

Bon d'accord ! Lucette constate que l'ambiance est au beau fixe. Elle finit son café, lave et range sa tasse et reprend sa quête. Prochaine étape : trouver le professeur référent du traitement de la difficulté scolaire.

Elle rencontre ce dernier par hasard, alors qu'il fait un petit crochet par la salle des professeurs, entre deux réunions, pour faire ... Ben Lucette ne sait pas, mais le fait est qu'il était là !

Elle le bombarde donc de questions sur sa future mission. Il l'arrête très vite en lui disant que les élèves concernés ne sont pas encore déterminés et qu'il lui fera signe quand ce sera le cas.

Au terme de cette journée, Lucette aura donc bu plein de café, rencontré plein de gens qui ne peuvent pas l'aider et se retrouve avec un emploi du temps bien sympathique mais qui ne lui n'est d'aucune aide quant à la façon dont elle va occuper son temps dans son établissement de rattachement, vu qu'il ne mentionne ni classe, ni élève ni salle où travailler.

Elle décide donc de rentrer chez elle, où elle sera plus utile.

La journée a été rude et Lucette est un peu dépitée ! Mais elle en est sûre, cela ne va pas durer, elle va bientôt être appelée pour un remplacement ! Il ne peut pas en être autrement !

Lucette a donc demandé une disponibilité pour "convenance personnelle" (oui j'aime bien retourner le couteau dans la plaie)

Elle passe tout de même de très bonne vacances, entre déballage de cartons, petit séjour en Egypte, re-déballage de carton et préparation de la rentrée pour ses gnomes dans leurs nouvelles écoles.

Le premier septembre arrive et elle n'a pas vu le temps passer tellement elle a été occupée. Mais en ce jour, son coeur se serre ! Tous les copains sont retournés au boulot pour la grande messe de pré-rentrée et elle, pour la première fois depuis dix ans, elle est chez elle.

Lucette a alors le choix : se morfondre pour les douze mois à venir à cause de ce congé forcé ou chercher (enfin) des aspects positifs à sa situation.

Lucette, c'est pas le genre à couiner longtemps. Elle aime bien râler mais couiner, à force ça la fatigue (et tout le monde s'accordera sur le fait que ce n'est absolument pas constructif !)

Elle commence donc à dresser la liste des "plus" :

1) Après cinq années dans un gros collège rempli d'élèves pas toujours sympathiques, après quatre mois de célibat géographique et après un déménagement, Lucette a vraiment besoin de repos, de se poser un peu et de diminuer sa dose quotidienne de stress !

2) Elle va faire de sacrées économies en garde d'enfants (ce qui ne compensera pas sa perte de salaire mais bon, on a dit qu'on cherchait le positif !) étant donné qu'elle pourra emmener les enfants à l'école tous les matins et aller les rechercher à la sortie tous les soirs.

3) Elle a élu domicile dans le centre d'une petite ville disposant de tout plein de joli commerces : elle va donc pouvoir faire ses courses à pied et donc économiser du carburant.

4) Comme elle est à la maison, plus de stress pour trouver un solution pour garder le petit dernier qui a ENCORE le nez qui coule/une toux bien grasse/vomi toute la nuit sans avoir à ENCORE faire une croix sur une journée de travail.

5) Comme elle reste à la maison, elle pourra remettre le même pull deux jours de suite (s'il est propre bien sûr) sans avoir à subir les remarques désobligeantes de ses élèves (qui se préoccupent plus de votre aspect physique que de vos cours de physique ! )

6) Fini les plats surgelés tous faits, mis à réchauffer au micro-onde au dernier moment parce qu'en rentrant à 18h45 du boulot t'as le temps de rien faire de mieux ! Elle va pouvoir refaire de bon petits plats équilibrés à sa Tribu, avec de bons produits frais.

7) Elle va enfin avoir le temps de se consacrer à ses passions de mamie : la couture, le tricot, le crochet, sans pour cela avoir à rogner un peu de temps à droite et à gauche ! Elle va pouvoir en faire une overdose !

8) et Last but not Least : elle va pouvoir essayer de se convaincre de nouveau qu'enseigner est un beau métier et qu'il ne se résume pas à ce qu'elle a vécu ces cinq dernières années !

Et c'est ainsi que commence un belle année de réflexion pour Lucette, pleine de corvées ménagères, de pelotes de laines, de mètres de tissu, de gâteaux faits maison et de rires d'enfants (bon ok, sur ce point là Lucette, elle enjolive un peu beaucoup la situation étant donné que ses enfants sont plus du genre à s'entre-tuer à la première occasion qu'à jouer ensemble dans la bonne humeur !)

A la fin de cette année, Lucette est prête à reprendre le chemin de l'école ! Et plus que prête même !

Il faut l'avouer, Lucette n'a jamais été une femme d'intérieur. elle aime sa maison mais pas au point d'y rester toute la journée. Elle aime ses enfants mais à force de tous les soirs devoir batailler pour qu'ils fassent leurs devoirs/ prennent leur bain/aillent se coucher, elle a plus souvent envie de les transformer en stickers que le sourire béat de la mère comblée.

Bref, après un an de desperate housewife, elle n'a qu'une envie : sortir, rencontrer des adultes, même si pour cela elle devra supporter les enfants des autres (ces chers anges) et même si elle devra mettre en place organisation (bancale) à toute épreuve !

Afin de pouvoir suivre son mari, Lucette a donc demandé sa mutation.

La première étape (la changement d'académie) s'est très bien passé . Il faut dire qu'avec sa tribu constituée d'un mari et de trois gnomes, elle cumulait pas mal de points.

C'est avec entrain qu'elle s'est donc lancé dans les cartons, tout en menant de front sa vie professionnelle, sa vie de famille et son tout nouveau (mais temporaire) statut de célibataire géographique !

C'est au mois de juin que les mauvaises nouvelles se sont mises à tomber.

La toute première : Lucette n'aurait pas de poste fixe, elle serait donc remplaçante. Ca elle s'en doutait un peu. Les postes libres étaient peu nombreux et en plus cette année là, ils avaient été réservés pour les stagiaires (les bébés profs) qui pour la première année devaient occuper des postes complets et non plus quelques heures comme ils le devaient auparavant.

Elle connaît bien la vie de remplaçant Lucette. Elle l'a déjà été dans sa jeunesse. Elle connaît donc le stress de ne pas savoir de quoi sera fait le lendemain, de ne pas savoir si elle se retrouvera en lycée, en collège ni même dans quelle ville elle devra se rendre.

Mais à l'époque, Lucette elle avait juste un mari, pas de gnomes. Et ça, mine de rien, ça change tout.

Quand on a une famille et que votre emploi du temps change, c'est toute l'organisation familiale qu'il faut modifier et ce dans un temps très restreint. Allez trouver quequ'un qui emmène les enfants à l'école, ou qui les récupère le soir du jour pour le lendemain !

Lucette commence alors à paniquer ... Mais très légèrement pour l'instant. Avec un peu de chance, elle dépendra d'un établissement scolaire pas trop loin de chez elle et elle n'aura pas à faire trop de route ... Avec encore pus de chance, elle pourrait avoir un remplacement pour toute l'année.

Haut les coeurs, rien n'est perdu !

Et c'est là que a deuxième mauvaise nouvelle arrive : l'établissement dont elle va dépendre est à plus d'une heure de route et la zone dans laquelle elle pourra être amenée à travailler est immense et pourrait l'obliger à faire plus de trois heures de route pour se rendre au travail.

Le niveau de stress de Lucette monte alors d'un cran.

C'est tout bonnement impossible! On ne peut pas décemment lui demander cela !

Et là, elle s'imagine devoir être au boulot à 8h... Si elle doit faire 3h de route, elle devra partir à maximum 5h de chez elle (4h45 au cas où) ... Et les enfants, elle fait quoi des enfants ? Personne n'acceptera ce genre d'horaires ! Sans compter que le soir, elle rentrera forcément tard... Elle ne peut pas forcer ses enfants à faire de telles journées, elle ne peut pas elle même survivre avec de tels horaires !

En pleine crise d'angoisse, elle se décide à contacter son syndicat ... On ne sait jamais, il y a peut-être uen moyen de ne pas vivre ce cauchemar !

Son représentant syndical l'informe alors qu'elle peut demander un révision d'affectation mais que cela l'étonnerait que cette dernière puisse changer.

Lucette reprend courage et c'est pleine d'espoir qu'elle effectue la demande de révision de son affectation.

Quelques semaines plus tard, la décision de la commission tombe : son affectation restera telle qu'elle a été décidée en première instance.

Le monde de Lucette s'effondre.

Elle cherche une solution ! Elle ne peut pas prendre le risque de devoir passer sa vie sur les routes !

après avoir potassé tous les documents glanés sur internent, il lui apparaît qu' il ne lui reste alors plus qu'une seule solution : arrêter provisoirement de travailler. Cela s'appelle : se mettre en disponibilité.

Pour pouvoir se mettre en disponibilité, il existe plusieurs motifs. Malheureusement, le motif " le rectorat m'a refilé une affectation impossible à honorer au risque d'y perdre ma santé mentale" n'existe pas et elle doit donc demander une disponibilité pour "convenance personnelle"

Et ça, ça passe mal ! Lucette n'est pas très à l'aise avec le fait d'endosser la responsabilité de cet arrêt (même s'il est temporaire) de sa carrière. Elle ne le fait pas parce que ça l'arrange, elle le fait parce qu'elle n'a pas d'autre choix !

C'est donc pleine de colère et de tristesse qu'elle finira ses cartons et qu'elle emménagera dans sa nouvelle (et magnifique) maison (oui des fois Lucette elle aime bien se vanter un tout petit peu )

Nous avions donc laissé Lucette à la grille de son premier établissement d'exercice.

En effet, après deux années de stage (au lieu d'une... Un malencontreux congé maternité l'ayant empêchée de valider son stage dès la première année) Lucette commence donc enfin sa vie de vraie prof ... Par un congé maternité (oui encore) puis par un congé parental (Ceux qui ont déjà tenté de trouver une nourrisse, oups pardon, une Assistante Maternelle, pour deux enfants à la journée et un qui va à l'école comprennent que Lucette n'avait vraiment pas le choix)

Reprenons donc : après quelques "péripéties", Lucette devint une vraie prof de tube à essai ! Une vraie de vraie... Même si elle avait décidé,finalement, de ne pas porter la blouse en permanence ! C'est vrai quoi ! Halte aux diktats de la mode scientifique ! Elle est comme ça Lucette, elle aime pas faire les choses comme tout le monde ... Et puis elle est tout le temps à la bourre dans l'entretien du linge, ce qui a largement contribué à cette décision.

Lucette réussissait tant bien que mal à jongler entre son boulot (prenant, exigeant et fatigant), ses enfants (prenants, exigeants et fatigants),sa maison (prenante... Bref vous avez compris le principe) et son mari (qui lui aussi jonglait entre son boulot (prenant ... blablabla et blablabla )

Mais pendant toute cette période, Lucette savait où elle allait tous les matins, où elle passerait de longues soirées pour les réunions diverses et variées, où elle boirait des litres de (mauvais) café en se marrant la plupart du temps avec ses gentils collègues (ou à dire du mal des vilains collègues pas gentils).

Ces années ne furent pas de tout repos et c'est avec un certain soulagement que Lucette accueillit la nouvelle de la mutation de son mari.

C'est donc avec joie et bonheur qu'elle fit une demande de mutation.

Un nouveau départ, dans une nouvelle académie. De nouveaux élèves, de nouveaux collègues.

Bien sûr, elle était triste de quitter des gens qu'elle aimait mais elle mettait beaucoup d'espoirs dans ce déménagement.

Et c'est là que tout a commencé !

Son nom c'est Lucette (ses parents souhaitaient ardemment un garçon qu'ils auraient appelé Luc mais manque de bol, ils eurent une fille ! )

Lucette est trentenaire depuis quelques années maintenant mais elle n'est pas encore quadragénaire, même si ses cheveux grisonnants font croire le contraire aux gens qui ne la connaissent pas, ce qui peut avoir des avantages si vous prenez les transports en commun histoire de chiner une place assise ... Mais Lucette elle s'en moque, elle ne prend pas les transports en commun vu qu'elle a une jolie familiale, outil indispensable pour promener sa tribu nombreuse dans le trou du cul du monde !

Lucette a longtemps cherché sa voie ... Professionnellement parlant hein ... Non, je précise au cas où, des fois que vous pensiez que Lucette est une has been qu'à même pas de GPS.

Après avoir voulu être clocharde, architecte, ingénieur textile ... Elle a finalement opté pour un monde merveilleux et plein de joies : celui de l'éducation nationale (à l'époque elle y croyait encore ... Et personne n'a eu le courage de la détromper)

Ça y est, le gros mot est lâché !

Je vous vois déjà bondir derrière votre écran, vous offusquant de ce choix de carrière alliant à la fois facilité et manque d'ambition. Et d'ajouter : " Encore une qui veut être payée à rien foutre, passer sa vie à boire des cafés en salle des profs tout en disant du mal de ses élèves ! Encore une qui veut être tout le temps en vacances/en grève/en maladie/en congé maternité (rayez la mention inutile)"

Bon ok, la Lucette elle a eu trois enfants, et donc trois congés maternité, parfois elle est malade (ce qui est rare contrairement à ses enfants) ... Elle a aussi eu sa période syndicaliste et a donc osé faire grève une fois ou deux maximum par an ... Et elle est bien contente (au moins pendant 10 minutes) quand les vacances arrivent, ce qui lui permet de profiter de ses enfants au lieu de profiter de ceux des autres.

Mais à la base, Lucette, elle voulait partager son Savoir (avec un grand S oui oui oui ! ), elle voulait aider de jeunes esprits à se construire, à penser par eux-même, à réfléchir... Elle avait de grandes ambitions finalement la Lucette hein ? Vous êtes vraiment rien que des mauvaises langues.

Une fois le métier choisi, elle a dû choisir sa spécialité.

Prof de dictée ? Pas pour elle vu que non seulement elle avait fait des études scientifiques (nul n'est parfait) et qu'en plus son orthographe était assez fantaisiste .

Prof de ballon ?  Avec la paquet de cigarette qu'elle s'enfilait par jour, même pas la peine d'y songer.

Pour tout pleins d'autres raisons, presque toutes les autres matières ont été éliminées ... et au final le choix se résumait à : Prof de tube à essai ou prof d'équations !

Prof de tube à essai lui semblait beaucoup plus fun et quitte à enseigner quelque chose,autant que ce soit un truc rigolo non ? (aujourd'hui, avec le recul, elle se rend compte qu'il n'y avait bien qu'elle pour trouver ça fun mais bon, là encore personne ne l'a jamais prévenue qu'elle se mettait le doigt dans l'oeil jusqu'au coude ... )

Et c'est ainsi que Lucette fit son entrée dans la grande maison de l'éducation avec sa jolie blouse blanche toute neuve (les tâches de craie rouge au niveau des poches et les trous causés par la soude ne viennent que bien plus tard) et son beau cartable en cuir !